Le mythe du “bon coup”
“Comment être un bon coup ?”
Vous êtes-vous déjà demandé.e si vous étiez un “bon coup” ?
Derrière cette interrogation se cache souvent un mélange d’anxiété, de pression et de désir sincère de bien faire.
Mais que veut-on vraiment dire par “bon coup” ? Pour qui ? Selon quels critères ? Et à quel prix ?
Dans cet article, je propose de prendre ce mythe à contre-pied : et si, au lieu de chercher à être un bon coup, on choisissait de vivre sa sexualité avec plus de conscience, de présence et d’intention ?
“Être un bon coup” : une injonction qui pèse sur nos sexualités
Le fantasme du “bon coup” repose souvent sur des normes implicites, très éloignées des réalités du désir :
Être performant.e, endurant.e, multitâche
Savoir exactement ce que l’autre veut, sans poser de questions
Ne jamais dire non
Ne jamais avoir de baisse de libido
Réussir tous les rapports comme un scénario porno
Résultat : on cherche à cocher des cases, à prouver quelque chose, à “réussir” l’intime… en se coupant parfois de soi, de ses désirs, de ses limites, et même du plaisir.
Mais si on arrêtait de vouloir “bien faire” pour commencer à mieux ressentir ?
Et si “être un bon coup”, c’était plutôt…
Plutôt que de chercher à impressionner, séduire ou “assurer”, on peut poser une autre base :
Être un bon partenaire sexuel, c’est surtout être à l’écoute, présent.e, curieux.se et respectueux.se.
Voici 4 intentions à poser pour transformer la question “comment être un bon coup” en une vraie démarche personnelle et relationnelle.
1. Je me connecte à mes sensations et à mon plaisir
Un bon coup n’est pas quelqu’un qui “donne” du plaisir en s’oubliant, mais une personne qui vit une expérience partagée, en étant pleinement présente dans son corps.
Se connecter à ses propres sensations, c’est :
Écouter ce qui fait du bien, sans se forcer
Respirer, ralentir, savourer
Cultiver l’attention plutôt que la tension
—> Une sexualité vivante commence par un corps habité.
2. Je crée un espace de sécurité pour moi et pour l’autre
Être un bon partenaire, c’est offrir un cadre dans lequel chacun.e peut se sentir écouté.e, respecté.e et libre d’exprimer ses envies ou ses refus.
Concrètement, cela passe par :
Demander le consentement et ne jamais insister si le OUI n’est pas clair ou enthousiaste
Parler de ses désirs, même si c’est maladroit
Accueillir les “non” comme des opportunités d’écoute, pas comme des rejets
Créer un climat de confiance émotionnelle
—> La sécurité émotionnelle est un aphrodisiaque sous-estimé.
3. Je me libère du script sexuel préfabriqué
On a souvent en tête une vision très normée du rapport sexuel : préliminaires → pénétration → orgasme. Ce script n’est ni universel ni obligatoire.
—> Être un bon coup, ce n’est pas suivre un plan, mais explorer ensemble ce qui fait sens et plaisir à ce moment-là.
Et si, ce jour-là, le vrai moment d’intimité c’était une sieste en cuillère, un massage, un fou rire ou un câlin silencieux ? La sexualité ne se résume pas à un enchaînement d’actes, mais à une qualité de lien.
4. Je choisis l’intention plutôt que la performance
Enfin, on peut remplacer l’idée de performance sexuelle par celle d’intention consciente.
Que souhaitons-nous vivre ensemble ?
Quelle énergie voulons-nous partager ?
Comment pouvons-nous créer du lien, du plaisir, de la complicité ?
💬 Quelques intentions inspirantes :
“Je veux être à l’écoute de mes sensations et de celles de l’autre.”
“Je me donne le droit de ne pas savoir à l’avance ce qui va se passer.”
“Je cultive le plaisir sans pression de résultat.”
4 intentions puissantes pour vivre sa sexualité en conscience
Voici quelques pistes d’intentions à poser si vous souhaitez faire évoluer votre vie intime vers plus d’authenticité, de plaisir et de présence.
1. Je me reconnecte à mon corps dans l’intimité
Le plaisir sexuel est d’abord une affaire de sensations. Être connecté.e à son corps permet de mieux ressentir, de savourer davantage, et de faire de la place au plaisir sans se forcer ni se juger.
Quelques pratiques à explorer :
Méditation, respiration ou yoga pour revenir à soi
Toucher conscient, seul.e ou à deux, sans objectif sexuel
Temps de massage ou de caresses non-génitales
Bain sensoriel (musique douce, texture, odeurs, lumière tamisée…)
👉 Objectif : apprendre à ressentir avec son corps, plutôt qu’à performer avec sa tête.
2. J’exprime mes besoins et mes désirs avec authenticité
La sexualité ne se joue pas uniquement dans les corps, mais aussi dans les mots. Exprimer ses envies, poser ses limites ou dire ce qui ne nous convient pas est essentiel pour construire une intimité de confiance.
Quelques questions pour vous guider :
Qu’est-ce que j’apprécie dans ma sexualité aujourd’hui ?
Quelles pratiques ou quels contextes me mettent mal à l’aise ?
Qu’est-ce que j’aimerais expérimenter ou approfondir ?
Comment puis-je me sentir en sécurité pour exprimer ce que je veux (ou ne veux pas) ?
👉 Astuce : choisissez un moment calme, propice à l’échange, pour initier ces discussions avec votre partenaire.
3. Je cultive la curiosité et le jeu dans ma vie sexuelle
La sexualité peut être un terrain d’exploration infini. Lorsque le désir s’essouffle ou que la routine s’installe, réveiller la curiosité permet de relancer une dynamique vivante, ludique et joyeuse.
Idées à tester :
Explorer des zones érogènes méconnues (nuque, dos, cuisses, mains…)
Écouter un podcast érotique ou lire une nouvelle sensuelle à deux
Se lancer des petits défis : caresses dans une pièce inattendue, message coquin, accessoire inédit…
Mettre en place des jeux de rôle ou un bocal de “papiers à fantasmes” à piocher
👉 Ce n’est pas la nouveauté qui importe, mais l’état d’esprit : celui du jeu, de la surprise, de l’envie partagée.
4. Je m’accorde le droit d’évoluer à mon rythme
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise fréquence, de sexualité “normale” ou “idéale”. Le désir est fluctuant, influencé par une multitude de facteurs (santé, stress, fatigue, lien de couple, histoire personnelle…).
Cette intention implique de se rappeler que :
Le désir ne se commande pas
Le plaisir ne se quantifie pas
La sexualité ne se compare pas
👉 Avancer à votre rythme, c’est déjà faire un pas vers une sexualité plus libre et plus apaisée.
En résumé
Chercher à être “un bon coup”, c’est souvent chercher à répondre à une norme extérieure et infondée.
Plutôt que de vous mettre la pression, je vous encourage à poser des intentions. Poser des intentions c’est revenir à soi, à l’instant présent, à la relation.
La sexualité n’a pas besoin de se mesurer en prouesses, mais de se ressentir dans la sincérité, la présence et le respect.
Et c’est peut-être là, justement, qu’on devient un.e excellent.e partenaire.
Besoin d’aide pour faire évoluer votre rapport à la sexualité ?
Je vous accompagne en sexothérapie pour déconstruire les injonctions, faire la paix avec votre corps et vos désirs, et vivre une sexualité plus consciente et apaisée.
